Sissi Farassat est née à Téhéran en 1969 où elle a passé une partie de son enfance avant de s’installer à Vienne en 1978.
Diplômée de l’International Summer Academy et de la School of Fine Art de Vienne, elle obtient une bourse d’étude pour réaliser la série photographique Self Portrait Paris. Sa vie façonne ses créations, entre culture persane et occidentale. L’artiste transforme des objets de la vie courante en symboles d’identité d’aspect plus fantaisiste, étoffant ses photographies de paillettes et de matières flashy et colorées.
Contrairement à d’autres formes de photographies retouchées (comme le collage et les photos coloriées ou peintes à la main), la couture et la broderie sont des techniques où la surface de l’image se trouve perforée. Ces gestes artisanaux constituent une pratique vaudou, douce et contemplative, qui transforme la surface de l’image, en la scindant en de nombreuses petites particules, et en pénétrant également à l’arrière de la photo.
Sissi Farassat applique ainsi des rehauts à ses photographies avec des fils entrecroisés ou des tapis de paillettes, qui apportent des qualités physiques et texturales à l’image.
Les photographies, protégées par du verre, sont souvent sujettes à des effets de réfraction de lumière. Mais le verre « scelle » aussi la surface photographique et empêche tout contact direct avec notre regard.
Dans des chambres intimes ou des intérieurs « banals », Sissi Farassat réalise des autoportraits, et des portraits d’amis ou de membres de sa famille. Broder une photo peut prendre des jours, voire des semaines, et amène l’artiste à se confronter personnellement avec ses sujets photographiés, dans ce lent et patient travail manuel.