Kenro Izu, Yumiko Izu

Yumiko Izu & Kenro Izu

20 septembre - 24 novembre 2018

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Still Life 493 | Kenro Izu | 1994

Icarus 2 | Yumiko Izu | 2016

Icarus 32 | Yumiko Izu | 2016

Yumiko Izu & Kenro Izu

in camera présente en partenariat avec Howard Greenberg Gallery un ensemble de photographies de Yumiko  et Kenro Izu.

En une quinzaine de tirages au platine-palladium, Yumiko et Kenro Izu, tous deux nés à Osaka (Japon), traduisent l’impermanence du monde en un face-à-face troublant de fleurs, de nus, de fruits et de nid d’oiseaux. 

Même s’ils vivent ensemble à Rhinebeck, au Nord de l’État de New York, Yumiko et Kenro Izu ont en tête leur pays natal, le Japon. Cette mémoire est à l’œuvre dans leurs travaux, d’une précision exigeante, comme s’ils voulaient partager utilement les ultimes secrets d’un monde dont ils connaissent l’impermanence. D’où leur attachement à ces natures mortes auxquelles ils redonnent vie par la photographie, fleurs, fruits, nid d’oiseaux et crânes d’animaux observés de près, presque au microscope. 

C’était d’ailleurs l’un des rêves de Kenro Izu (né en 1949 à Osaka), être médecin, et l’on se souvient de sa sollicitude, y compris pour les pierres millénaires, lors de son exposition à la galerie, en 2012, avec sa série Sacred Places. 

Aujourd’hui,  toujours soucieux de « trouver la beauté dans chaque moment, chaque étape de la vie », il expose ses fleurs, arums, tournesols ou tulipes, quelques fruits cézanniens, ou des nus très sages. Pas de place pour le hasard ou l’improvisation, la composition est très ordonnée. Tout correspond à son désir, exactement. Il a une telle autorité sur son sujet que rien ne peut bouger sans son consentement, même la poire a l’air de lui obéir au doigt et à l’œil. Et ne parlons pas des fleurs ou des nus qui paraissent s’étirer ou se blottir sur commande, comme subjuguées par la voix du photographe. On sent qu’il les rassure, on entend même leur respiration, et le souffle du vent. Il y a une sensation de ravissement, littéralement, comme s’il avait voulu traverser le temps, tout oublier, ne plus revenir. Et puis le revoici, tout à coup sûr de lui, et recueilli, comme libéré du passé. 

Yumiko Izu, née en 1968 à Osaka, est proche de certains thèmes abordés par Kenro, les fleurs en particulier. Cette proximité favorise leur différence, heureusement. Ce n’est pas une question d’interprétation, mais d’atmosphère, moins close, plus légère, plus transparente. Comme si l’été n’en finissait pas chez Yumiko Izu. Ce qui ne l’empêche pas, aussi, d’introduire de la gravité, sensible dans ses crânes d’animaux, où l’on perçoit ce face à face entre elle et les os, entre ce qui est et ce qui restera, entre infini et continuité. Fugacité est un mot qui lui va bien. Et qui ressemble à ses nids d’oiseaux qu’elle découvre tout près de leur maison dans les Hudson Highlands, bâtis « dans des endroits inimaginables ». Elle s’émerveille de ces voisins inattendus et volages, et de leurs logis pleins d’esprit. Elle les met en scène avec plaisir, peut-être avec une certaine reconnaissance, dans l’attente de ces chants d’oiseaux qui l’enchantent, chaque nouvelle année, quand apparaissent les crocus violets. 

Pour leurs photographies, Yumiko et Kenro Izu utilisent une chambre de grand format. Il réalisent eux-mêmes, par contact, leur tirages au platine-palladium. 

Privilégié par les plus grands photographes, tels que Mapplethorpe, Edward Weston, Irving Penn et avant eux Curtis, Stieglitz et Steichen, ce procédé, est aujourd’hui particulièrement prisé par les conservateurs de musées et les collectionneurs, pour sa gamme étendue de tonalités, l’unicité qu’il offre à chaque image, sa stabilité exceptionnelle, et sa longévité.  

Les photographies de Yumiko et Kenro Izu sont présentes dans de nombreuses collections.

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