Krass Clement

Waiting for yesterday

22 novembre - 14 janvier 2017

Blue housecoat, Germany | Krass Clement | 2011

Mother and child, St Petersburg | Krass Clement | 1991

Boy in train, Germany | Krass Clement | 1990

Hamburg | Krass Clement | 2012

Waiting for yesterday

in camera propose la première exposition de Krass Clement à la galerie avec une série de tirages en noir et blanc et en couleurs, extraits de son vingtième livre, “ Venten pa i gar/Auf gestern warten ” paru en 2012 chez Gyldendal.

“ Outre son titre danois, celui-ci a également un titre allemand afin de bien mettre l’accent sur le thème germanique du livre: La nouvelle et l’ancienne Allemagne de l’Est.
Ce pays qui a disparu en partie et s’est transformé en quelque chose d’autre. Maintenant, avec une froideur, qui, de mon point de vue n’existait pas auparavant. Cette relation complexe entre passé et présent est décrite par une métaphore qui est le thème du voyeurisme. Souvenirs des coups d’oeil enfantins, jetés en cachette, et plus tard, des regards fixes, inquiets, remplis d’espoir inassouvi, de l’homme adulte. Observant une femme, qui pourrait être une soeur, une mère ou une voisine.

Autant de silhouettes qui symbolisent l’attente d’un changement. Dans le même temps, le livre opère un va et vient entre la nouvelle et la vieille Allemagne: le changement ne conduit pas à la rédemption et le temps se dissout lentement. Les photographies exposées montrent ces différents thèmes, développés dans le livre.”

Krass Clement. Octobre 2016

“ La logique aurait voulu que Krass Clement, né le 15 mars 1946 à Copenhague, mise sur le cinéma après ses études à la Danish Film School. S’inscrire dans l’héritage de Dreyer, d’une façon ou d’une autre, aurait pu être avantageux pour ce jeune Danois, mais il a préféré la photographie. C’est donc plutôt en autodidacte qu’il aborde ce médium si démocratique, et, en apparence, si simple, auquel il s’est d’ailleurs exercé à l’adolescence (premières photos à 13 ans).

Paraît, en 1978, son premier livre, Skygger af Ojeblikke/Shadows of Moments, assez proche du reportage, obombré d’une douce mélancolie. S’y rejoignent les lieux chers aux flâneurs qu’il affectionne, gares, parcs, cimetières… Et ces anonymes croisés ici et là, dont il partage l’attente silencieuse, presque existentielle. Peut-être Krass Clement sait-il déjà qu’il a trouvé sa voie : imaginer des livres, voyager, regarder intensément, découvrir ses compatriotes in situ (lors d’une course cycliste, ou sur un ferry) ou partir en quête de ces inconnus qui lui ressemblent tant, à Lisbonne, à Moscou, à Damas.

Depuis Shadows of Moments, Clement a publié une vingtaine de livres. Certains sont devenus aussitôt cultes, ainsi Drum (1996), travelling d’un soir à l’intérieur d’un pub irlandais, d’une intelligence étourdissante, où l’on se sent physiquement près de ces hommes, de leur solitude, à la limite de l’accablement. Une épreuve ? « Quelques rouleaux de film, cinq pintes de bières », dira-t-il simplement, montrant là son goût pour une temporalité longtemps assumée en noir et blanc.

Parfois, comme avec Venten pa i gar/Auf gestern warten aujourd’hui exposé, Krass Clement compose avec la couleur, laquelle gomme partiellement la nostalgie qui grise ses pensées, tout en proposant une lecture plus spécifique d’une Allemagne réunie.
Ce mixage d’un passé présent, et réciproquement, est l’une des clefs de Clement. Qui lui permet à la fois d’archiver le temps et de mesurer ses propres désirs. D’où ce sentiment de puissance que l’on peut distinguer, notamment dans ces portraits de femmes aux corps blindés de tonalités crues.”

Brigitte Ollier. Octobre 2016

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