Jean Noël De Soye

Venise

25 janvier - 03 mars 2018

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Riva degli Schiavonni, Venise, 1992-1999 | Jean Noël De Soye

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Palazzo Dario, Venise, 1992-1999 | Jean Noël De Soye

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Calle Widman, Venise, 1992-1999 | Jean Noël De Soye

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Campo S. Maria Formosa, Venise, 1992-1999 | Jean Noël De Soye

Venise

En une quinzaine de photographies en noir et blanc et quelques rares couleurs, Jean Noël de Soye retrace ses voyages à Venise, de 1992 à 1999, au fil des ondoiements du Grand Canal, des ombres passantes et des soupirs des amants transis.

Certaines nuits, Jean Noël de Soye se glisse dans le dédale brumeux de Venise comme dans un bois dormant. La ville entière est un trésor de lumières fugitives, tout est à prendre, tout est à lui. Il vagabonde, il marche «discrètement», et attend, « parfois longtemps, que des personnages arrivent ». Et ils finissent par apparaître sous la lune, heureux hasard, bon présage.

Pour autant, il ne cherche pas à partager quelque chose avec eux, ou à les mettre en scène façon Cinecittà. Ce sont des inconnus qui « jouent, sans le savoir, leur propre rôle dans ce décor grandiose, les palais, le marbre, les colonnes, le lion, les ondulations du Grand Canal, les innombrables ponts, les places, les mosaïques de fleurs… ».

Et lui, pourquoi était-il là ? « Je voulais m’attaquer à un cliché », répond-il aujourd’hui, après une vingtaine de voyages au cœur de la Sérénissime, entre 1992 et 1999. Il a choisi le noir et blanc, « plus graphique que la couleur, tout en restant plus mystérieux, comme si l’image obtenue posait une question au lieu d’avancer une réponse. Le noir et blanc permet une transposition de la réalité qui correspond bien à ce que je ressens, à ce que je souhaite exprimer. J’aime son caractère intemporel et poétique ».

Il y a manifestement du mouvement dans son noir et blanc, un certain tremblement, comme l’écrivit Anne Wiazemsky lorsqu’elle préfaça, en 2001, le Venise de Jean Noël de Soye aux éditions du Chêne. C’est un homme de concision. Pas de superflu, aucun falbalas, extrême rigueur. Il imprime cette oscillation perpétuelle entre l’eau du ciel et celle de la mer, qui devient tantôt un feu aux pâles lueurs, tantôt un manège de reflets blonds, qui irriguent Venise à chaque saison, au goutte à goutte. Et le voici envoûté par la cité enchanteresse, comme s’il n’allait plus partir, le temps s’est dissolu. L’enfant de la place Saint-Marc s’apprête à s’envoler. La calle Widman ressemble à une lame de couteau. Le Palais des Doges s’emmêle dans la buée du vaporetto, l’hiver s’approche lentement.

Quand Jean Noël de Soye regarde ses photographies de Venise, alors qu’il les choisit pour l’accrochage, il avoue avoir l’impression d’être « toujours là, à l’endroit précis, au moment précis, où j’ai pris ces photographies. Il me semble que j’ai oublié tout le reste. »

Brigitte Ollier, janvier 2018

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