Namsa Leuba

Namsa Leuba

23 mars - 27 mai 2017

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Umfana, Lesotho | Namsa Leuba | 2014

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Statuette Punu, Bintou, Guinee | Namsa Leuba | 2011

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Statuette Vili, Fanta, Guinee | Namsa Leuba | 2011

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Qkhwini, Lesotho | Namsa Leuba | 2014

Namsa Leuba

in camera présente deux séries de Namsa Leuba, Ya Kala Ben (2011) et The Kingdom of Mountains (2014). Ses photographies mises en scène dans la nature questionnent la représentation de l’identité africaine à l’aide d’accessoires, couleurs, gestuelle.

“ Pendant des mois j’ai assisté à de nombreux rites et cérémonies. Dans la cosmogonie guinéenne, les statuettes sont les racines du vivant, des esprits, le féticheur les anime à l’aide de prières. Mon intention était de rendre visible l’invisible. J’ai ainsi placé des modèles devant l’objectif, mais aussi créé leurs costumes, en les chargeant de mes incantations ou d’éléments comme mes propres cheveux. Il s’agissait de séparer ces artefacts d’un contexte traditionnel afin de les immortaliser dans un cadre occidental.” Namsa Leuba

“ Namsa Leuba a pris l’Afrique à cœur, ce continent auquel elle appartient tout autant qu’à la Suisse, où elle est née, à Neuchâtel, en 1982. Père suisse, mère guinéenne : double culture, double exposition, et de l’audace, résolument. Cette « euro-africaine », telle qu’elle aime à se définir, arpente l’Afrique sous toute latitude, y recréant sans complexe son propre contexte, ainsi Ya Kala Ben – Regard croisé en dialecte malinké -, sa première série réalisée en Haute-Guinée, dans le village familial, en 2011. Objectif : « La représentation de l’invisible ». Il s’agissait, écrit-elle, « de toucher l’intouchable », c’est-à-dire d’interpréter les rituels liés à la cosmologie des Guinéens, avec « ces statuettes qui font partie d’un dispositif cérémonial ». Un geste très artistique. D’où ces personnages devenus symboles sur papier, et réciproquement, posant dans des costumes sur mesure, telles des figurines façonnées entre ciel et terre, sous influence d’un miroir désacralisé.

Trois années plus tard, au Lesotho, non loin du barrage de Katse, Namsa Leuba mettra en scène The Kingdom of Mountains, construisant une nouvelle histoire, emplie d’étrangeté et de réel. Pris dans un cadre naturellement montueux, ces portraits majestueux s’attachent à traduire une certaine forme « d’hybridité culturelle », reflétant « la dualité de mon héritage personnel ». Ce ne sont pas des portraits documentaires, précise-t-elle, plutôt des propositions imaginaires, puisqu’elle a, à chaque fois, stylisé l’image. Ses buts : questionner l’identité africaine. Etudier l’ethnocentrisme. Renverser les clichés.

Namsa Leuba appartient à une génération libérée des raideurs argentiques et des fuseaux horaires. Elle était il y a peu en Afrique du Sud avec les Zulu Kids. À l’automne dernier, à Lagos, au Nigeria. Toujours déterminée à synthétiser son goût pour l’urbanité et la mode, la scénographie et l’accessoire, et ce désir de mouvement qui annonce les femmes éprises d’indépendance. À Paris, la voici enfin… “

Brigitte Ollier, mars 2017

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