Andrea Torres Balaguer

Andrea Torres Balaguer

20 octobre - 22 décembre 2022

Nebula | Andrea Torres Balaguer | 2022

Lotus | Andrea Torres Balaguer | 2022

Hyacinth | Andrea Torres Balaguer | 2022

candle-andrea-torres-balaguer-galerie-in-camera

Candle | Andrea Torres Balaguer | 2020

Andrea Torres Balaguer

Prolongeant sa troublante série The Unknown, Andrea Torres Balaguer, née en 1990 à Barcelone, imagine Hivernacle en format XXL. Au-delà de la métaphore florale, un tête-à-tête entre l’être humain « et sa beauté contemplative. »

Parce qu’elle est à l’aise avec la répétition, gage de réflexion, Andrea Torres Balaguer a poursuivi The Unknown, une série formidable imaginée en 2017. « Pour moi, chaque nouvelle image comporte un changement subtil et constitue un pas en avant », dit-elle à propos de ces autoportraits si singuliers, mise en abyme assumée de son identité originale, où il est question de s’oublier pour mieux renaître à l’infini. On se souvient comment, d’un trait de pinceau souverain, l’artiste espagnole voile son visage et y imprime une respiration invisible, un souffle lumineux, une calligraphie rebelle à toute interprétation.

Suite de ce jeu d’écritures avec Hivernacle, sa dernière série au titre évocateur, Serre. Elle l’a composée après avoir découvert Karl Blossfeldt (1865-1932) et son herbier grandeur nature, inventaire d’un monde microscopique devenu fabuleux. Étonnement de la portraitiste : « J’ai eu l’impression que Blossfeldt représentait les fleurs comme des personnages, ce qui est le contraire de ce que je fais, c’est-à-dire représenter quelqu’un susceptible d’évoquer une nature morte. » Un défi donc pour Andrea Torres Balaguer, voyant aussi dans son processus de travail en solitaire une équivalence à la culture en serres : « Je prends des photos chez moi, calmement, au cœur d’un environnement confortable et protecteur, comme dans une serre où les plantes et les fleurs poussent dans des conditions optimales. »

Hivernacle, récolte d’une féminité prodigue, surprend par sa rigueur contemplative et son éclipse de couleurs. Comme à son habitude, Andrea Torres Balaguer a choisi soigneusement les vêtements, surtout leurs volumes, en s’approchant au plus près d’une forme sculptée. « Moins d’éléments, plus de puissance », note-t-elle joyeusement. Sans oublier le coup de pinceau magique, à la fois effacement et apparition, une signature inimitable : « C’est un moment de tension qui peut changer une pièce de façon spectaculaire et qui apportera le mouvement final à la photographie. »

Ce geste réfléchi donne un supplément de noblesse à Hivernacle, recueil floral empli de figures féminines qui, de loin, paraissent de marbre. Comme étrangères aux passions terrestres.

Brigitte Ollier

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies tiers destinés à nous permettre d’établir des statistiques de fréquentation.
En savoir plus